L’arbre des champs donnera son fruit… (Ézéchiel 34:27)

Chère amie,

Au fond de notre verger, un vieux mirabellier chargé de petits fruits jaunes aux joues rouges étend généreusement ses branches par-dessus la barrière, au-delà de la limite de propriété. Tôt le matin, avant les grandes chaleurs, je salue le vigneron qui passe avec son tracteur. Du haut de mon échelle, je lui souhaite une belle journée. Plus tard, dans l’après-midi, des promeneurs s’arrêtent un instant pour une petite pause gourmande, puis se remettent en route, l’âme gorgée de soleil.

Ce printemps, pourtant, j’hésite un instant à faire abattre l’arbre. Pas qu’il soit trop vieux ou malade, mais à cause d’une sombre histoire de voisinage. De ces histoires que l’on écoute en secouant la tête quand on nous les raconte, en se demandant comment on peut en arriver là. Mon cœur comme une terre piétinée, volée, trahie, se débat désespérément entre colère et insécurité. Je ne sais pas comment gérer cela et me dis que ce serait plus simple de couper le mirabellier, de me couper de mon voisin, de me couper de son oppression.

C’est la générosité qui vient me sauver. La générosité de Dieu. Le souvenir que la terre est à L’Éternel, et tout ce qu’elle contient, la terre habitable et ceux qui la peuplent, me rassure. (Psaume 24:1) Je sais que son règne est un règne de tous les siècles, sa domination subsiste dans tous les âges… Les yeux de tous espèrent en lui, et il leur donne la nourriture en son temps, il ouvre sa main, et il rassasie à souhait tout ce qui a vie. L’Éternel est juste dans toutes ses voies… Que ma bouche publie la louange de l’Éternel, et que toute chair bénisse son saint nom, à toujours et à perpétuité ! (Psaumes 145)

Ainsi, les yeux tournés vers mon Dieu, le regard porté sur Sa puissance, Sa justice, Son amour, Sa bonté infinie, je choisis de laisser grandir la graine de générosité qu’il a plantée en moi, dans la confiance en lui. Je choisis de ne pas abattre l’arbre, mais de partager. Partager encore, partager quand même, partager avec reconnaissance. Partager même avec ceux qui me maltraitent.

Quand arrive le mois d’août, la récolte est plus abondante que jamais. Les branches plient sous le poids des fruits qui s’y accrochent en grappes serrées. J’en cueille pour ma famille, mes amis, mes connaissances … je fais des tartes délicieuses, des confitures sucrées … et un jour, naît au fond de mon cœur le désir de préparer des petites barquettes de mirabelles pour la distribution alimentaire organisée dans mon église. C’est comme une conviction, une douce chaleur, une joie paisible qui me met en action.

Mais après trois années éprouvantes passées à marcher dans les vallées de ma «grande tristesse», aller en ville avec la voiture pour acheter des petites barquettes est encore un défi pour moi. C’est comme si je revenais sur terre après plusieurs années d’absence. J’ai perdu mes points de repères. Je me mets en route quand même. Tranquillement. J’ai le temps. Je n’ai rien prévu d’autre.

A peine sortie de l’autoroute, dans la file, en attendant que le feu devienne vert, je vois devant moi une camionnette blanche. Je lis les inscriptions vert clair sur les portières, machinalement. Une entreprise de nettoyage. Et puis, tout en bas, en petits caractères, je lis ces mots bien connus: «Je puis tout par celui qui me fortifie» (Philippiens 4:13) Une grande joie m’envahit : Jésus est là, avec moi ! J’aime ses paroles, j’aime quand il me parle. Je ne suis pas seule.

Après, je me trompe de route et me perds dans la grande ville. Le GPS ne fonctionne pas. Mais je reste calme, je ne suis pas seule. Je tourne un peu dans les rues, je cherche ma direction et tombe sur un panneau qui m’indique le bon chemin.

Le lendemain matin tôt, je ramasse trois gros sacs de mirabelles que je distribue le soir en espérant pouvoir apporter un peu de soleil dans la misère de ces vies de douleur qui défilent devant moi. Je cueille au passage quelques sourires lumineux sur les visages.

Il reste quelques mirabelles sur l’arbre, du côté du voisin. Il ne viendra pas les récolter. Les petits fruits ne seront pourtant pas perdus. Ils feront le bonheur des oiseaux.

La générosité de Dieu qu’il me fait la grâce de saisir et de traduire dans des gestes concrets autour de moi apaise ma colère. Je peux aller dans mon jardin sans crainte en exhortant mon âme : « Loue Dieu, dans ton jardin ! » Car mieux que toutes les barrières, pare-vues ou barricades qui pourraient me protéger d’une présence malsaine et malveillante, la louange à mon Dieu me garde en paix. Chanter sa bonté et sa fidélité, sa gloire et sa puissance ouvre mon cœur à l’amour et à la bienfaisance, aussi envers ceux qui me veulent du mal.

Je comprends maintenant, dans le chapitre 13 de la lettre aux Hébreux, ce verset 16 qui suit le verset 15 : « 15 Par Christ, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. 16 Et n’oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. » (Hébreux 13:15-16)

Louer Dieu, proclamer la grandeur de son nom, d’un cœur simple et confiant comme celui d’un enfant, confond les adversaires, impose le silence à l’ennemi. (Psaumes 8:2) Et pratiquer le bien réduit au silence les hommes insensés et ignorants. (1 Pierre 2:15) A ceci je reconnais que Dieu prend plaisir en moi, si mon ennemi n’a pas lieu de triompher de joie à mon sujet. (Psaumes 41:12)

Et non seulement cela, mais si notre lumière luit ainsi devant les hommes, en particulier devant ceux qui nous calomnient comme si nous étions des malfaiteurs, ils verront nos bonnes oeuvres et ils glorifieront notre Père qui est dans les cieux, ils glorifieront Dieu au jour où il les visitera. (1 Pierre 2:12) (Matthieu 5:16)

Par la louange, la bienfaisance et la générosité, je peux surmonter le mal par le bien dans mon jardin et rendre à Dieu gloire et honneur. Romains 12:21

Car c’est à lui qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen ! Matthieu 6:13

Je louerai l’Éternel de tout mon cœur,
Je raconterai toutes ses merveilles.
Je ferai de toi le sujet de ma joie et de mon allégresse,
Je chanterai ton nom, Dieu Très-Haut!
Mes ennemis reculent, ils chancellent … devant ta face …
L’Éternel règne à jamais …
Chantez à L’Éternel, qui réside en Sion,
Publiez parmi les peuples ses hauts faits!
Psaumes 9


 

Sylvie Scheidegger
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