Le petit poivrier

à toutes les grands-mères qui prient pour leurs enfants et qui ont le courage de parler

Chère amie,

C’était l’été 2019, le 12 août. De ces dates que l’on n’oublie pas. Mon fils avait prévu de faire un petit tour de Suisse avec notre voiture familiale aménagée en camping-car. Il voulait montrer à son amie ses endroits préférés.

Juste avant de se mettre en route, rassemblant ses dernières affaires, il m’a demandé si j’avais un petit poivrier. « Oui ! » J’en avais un. Celui que j’avais hérité de ma grand-mère. Il ferait parfaitement l’affaire.

« Mais tu me le ramènes », lui ai-je dit, « C’est celui de Mémé. »

Mémé, elle priait pour ses enfants, et pour les enfants de ses enfants. Et c’est elle aussi qui, la première, a parlé. Juste quelques mots … au sujet de cet événement dont il était interdit de parler dans notre famille. Juste quelques mots, dans une confidence faite à une amie, comme l’épanchement d’un silence trop lourd à porter. Juste quelques mots, mais assez pour donner une piste, un indice, qui a poussé mon frère à chercher.

Le jour où toute l’histoire est venue à mes oreilles, moi, je savais déjà. En fait, je savais depuis toujours. Ces choses-là, on les sent. Quelque part, au fond de soi, on sait, sans savoir.

Mais quand j’ai entendu les mots de la bouche de mon frère et que j’ai su vraiment, tout s’est écroulé. J’ai essayé de contenir l’immense vague de cette douleur insoutenable qui remontait à la surface. J’ai essayé de m’accrocher aux parois glissantes du puits sans fond dans lequel je tombais. J’ai essayé de rester debout face à la violence du souffle qui balayait ma vie, en m’appuyant sur la vérité que notre Dieu est un Dieu qui pardonne.

Mais la vague était trop forte, le vent trop violent. Mes mains ont glissé et je suis tombée … tout au fond, jusqu’à ce que mon corps meurtri s’écrase lourdement sur un rocher. Mon rocher … mon Dieu … mon Sauveur ... mon Jésus.

Alors Dieu est venu me relever et me conduire sur le chemin de la restauration. Et c’est au moyen du petit poivrier qu’il a commencé à me parler.

Le tour de Suisse de mon fils n’a finalement duré qu’une journée. Le soir même, nous avons reçu un téléphone : « Ne vous inquiétez pas, on va bien, mais on a eu un accident dans la montagne »

La vue est magnifique au sommet du Grammont. Il y était allé en course d’école quand il était un petit garçon. Il voulait lui montrer, regarder le coucher du soleil avec elle. Mais le chemin était impraticable, trop raide et tellement dangereux ! La voiture a glissé … heurté le flan de la montagne … roulé sur le côté … roulé … roulé encore … Il a pris son amie dans ses bras, elle a prié, et ils se sont dit « c’est fini !». Ils étaient prêts à mourir.

Et la voiture s’est arrêtée … comme si une main l’avait retenue … sur les roues, les vitres brisées, les portières enfoncées. Ils sont sortis … sans savoir comment … elle en premier, essayant de retenir la voiture instable de ses petites mains, lui ensuite, comme si une force l’avait tiré dehors. Les secouristes ont parlé d’un miracle.

Autour de la voiture, cinq objets jonchaient le sol. Une couverture, un jerrican d’eau, un portable pour appeler les secours, la petite Bible rouge de mon fils et … le petit poivrier.

Des objets de premiers secours, la petite Bible … Dieu était clairement présent dans cet accident. Il est venu à leur secours, il a voulu qu’ils vivent ! Mais pourquoi le petit poivrier ? Que voulait nous dire Dieu par là ? Quel rapport entre ce petit poivrier et le fait que mon fils ait été sauvé, lui et son amie ?

Ce n’est que quelques jours plus tard que les paroles « de génération en génération » se sont imposées à moi.

La réponse au mystère du petit poivrier ne se trouvait pas dans l’objet en lui-même, mais dans le fait qu’il appartienne à ma grand-mère.

Dieu a continué à m’éclairer par sa parole :

« L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération ! » Exode 34:6-7

Le petit poivrier a été le déclencheur du processus de guérison pour moi et mes enfants, et en même temps une belle promesse de bénédiction sur ma famille. Le souvenir de la main de Dieu qui est intervenue pour sauver mon fils et son amie est un puissant encouragement qui me porte à travers toutes les étapes de notre long chemin de restauration. Et si celles-ci semblent d’abord un sujet de tristesse et non de joie, il en découle toujours un fruit paisible de justice. Je sais qu’elles sont pour notre bien, car le Seigneur reprend ceux qu’il aime, afin qu’ils participent à sa sainteté. (Hébreux 12:5-11)

 

« Pour le bien de ceux qui l’aiment, pour le bien de ceux qui sont appelés selon son dessein, Dieu fait agir ensemble toutes choses.» Romains 8:28

« Les desseins de l’Éternel subsistent à toujours,
Et les projets de son cœur de génération en génération.»
Psaume 33:11


 

Sylvie Scheidegger
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