Navis fluctuat nec mergitur

Chère amie,

Aujourd’hui, je ne vais pas te parler de ma maison, mais de celle de mon père et de ma mère. Celle que j’ai quittée quand je me suis mariée. Sur notre faire-part de mariage était dessiné un bateau avec cette devise de la ville de Paris : « Navis fluctuat nec mergitur » Le navire est battu par les flots, mais ne sombre pas.
Mon mari et moi nous étions rencontrés à l’école, aux cours de latin. Mais ce n’est pas la seule raison de ce symbole sur notre faire-part. Pour moi, il résonnait beaucoup plus profondément, comme un besoin impérieux mais inconscient de ne pas revivre le drame de mon enfance.
Quand c’est arrivé, quand le bateau a coulé, mon frère et moi étions comme les deux seuls survivants d’un naufrage en mer, livrés à nous-mêmes, nous débattant dans une eau sombre et froide. Je n’avais plus que lui.
Une fois la tempête passée, nous avons appris à nager dans un océan de non-dits. Et au lieu de pouvoir construire des relations saines, chacun a fait de son mieux pour survivre.

Je me suis accrochée à lui pour ne pas sombrer, pendant que lui appuyait sur ma tête pour pouvoir garder la sienne hors de l’eau.

Mon attachement excessif, la peur de le perdre, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur qu’il me rejette, l’importance que j’attachais à ce qu’il disait ou à ce qu’il pensait, son influence, ont travaillé ensemble comme un pouvoir s’exerçant sur moi.

Il y a sept ans, Dieu m’a dit, comme à Abraham : «Va-t’en de ton pays, de ta patrie, de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai.» Genèse 12:1 C’est alors qu’a commencé pour moi un long et douloureux chemin de guérison. Un chemin vers la paix et la liberté.

A la même période, mon frère est tombé gravement malade. Et pendant qu’il luttait pour vivre, de mon côté, j’ai désiré plusieurs fois m’endormir pour ne plus jamais me réveiller. Mais Dieu m’a dit : « Vis ! » et à mon frère, il a dit : « Tu vivras ». Il est venu dire à chacun de nous : « Je veux que tu vives »

Il a étendu sa main d’en haut, il nous a saisis, il nous a retirés des grandes eaux … il nous a mis au large, il nous a sauvés parce qu’il nous aime. (cf. Psaume 18)

La manière dont mon frère et moi avons vécu ces sept années difficiles aurait pu dégrader encore plus une relation déjà abimée par le naufrage de notre enfance. Mais la pensée de Dieu pour ses enfants est de restaurer les liens et de bénir. Une bénédiction comme l’huile qui descend sur la barbe d’Aaron, la rosée de l’Hermon, la douceur des frères et sœurs qui demeurent ensemble, la vie pour l’éternité. (cf. Psaume 133)

Dieu permet parfois des nouvelles tempêtes pour mettre en lumière une épave échouée au fond de la mer. Cela demande du courage et de l’humilité pour plonger dans les sombres profondeurs à la découverte de l’histoire que raconte un navire naufragé. Mais Dieu est présent à chaque étape de ces expéditions salutaires qui conduisent vers les trésors de sa bonté infinie.

Aujourd’hui, je peux me réjouir pleinement de la guérison de mon frère. Après un chemin de pardon et de consolation, Dieu, dans sa grâce, a ouvert mon âme à la célébration. Et j’ai porté mon frère sur mon cœur devant Dieu en chantant ces paroles puissantes :

Alléluia ! Gloire à mon Libérateur
Alléluia ! La mort cède en sa faveur
Mes chaînes ont été brisées.
En son nom je suis sauvé
Jésus-Christ mon espérance.

Puis vient le matin de la promesse
Où son corps meurtri a repris vie
Dans le silence, sa voix retentit :
« La mort n’a sur moi pas de pouvoir »

Jésus-Christ, à toi la victoire !

(Chant traduit de « Living Hope » Phil Wickham)

 
 

Sylvie Scheidegger
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