Chère amie,
Les murs de ma maison sont épais mais fragiles. Des grandes brèches les traversent de haut en bas où les paroles mensongères de l’ennemi s’infiltrent comme un vent du nord glacial.
Le feu s’est éteint dans la cheminée. Il ne reste plus qu’un petit tas de cendres fumant. J’ai perdu toute envie de chanter, toute force de ma battre, toute joie de vivre. Je me sens disparaitre.
Mais quelque chose en moi, comme une petite flamme que les doutes n’ont pas réussi à éteindre, me dit : « Maintenant, prends soin de toi ! »
Je me suis si souvent jetée aux pieds de Jésus comme Jaïrus en lui adressant cette insistante prière pour ma fille : « Ma petite fille est à l’extrémité ; viens, impose-lui les mains afin qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Marc 5:21-43
Mais dans cette histoire, Jésus ne sauve pas seulement la petite fille du chef de la synagogue. Il y a aussi cette femme atteinte de perte de sang. Je me retrouve en elle.
Elle souffre depuis 12 ans. 12 ans … comme l’âge de la fille de Jaïrus. Comme s’il y avait un rapport entre les deux, comme si la souffrance de ma fille était aussi la mienne.
Maintenant, c’est le moment où Jésus s’arrête et prend le temps de parler à cette femme qu’il a guérie pour qu’elle puisse aller en paix.
Pendant ce temps, Jaïrus doit se mettre en retrait et attendre un peu. Pour moi, c’est comme si mes préoccupations de maman étaient mises en parenthèse pour que Jésus puisse prendre soin de mes blessures du passé.
Je décide d’aller acheter des nouveaux draps de lits. Cela fait si longtemps que je n’ai plus passé une bonne nuit.
Dans le magasin, j’avance lentement dans les allées en suivant les flèches. Elles me dirigent à travers les meubles et les décorations jusque vers l’espace pour enfants. Et là, je croise le regard d’un petit lapin en peluche blanche assis sur une étagère. Un regard doux, mélancolique. Il a une croix brodée en guise de bouche, comme si on lui avait interdit de parler. Je me reconnais en lui. J’hésite un instant et m’éloigne. Mais je reviens sur mes pas et décide d’offrir cette jolie peluche à la petite fille qui demeure en moi, pour qu’elle puisse dormir en sécurité dans sa maison.
Quelques jours plus tard, alors qu’il faut que je prépare à manger pour mes enfants et que je rassemble toute l’énergie qui me reste pour aller à la boucherie, Dieu vient encore une fois toucher mon âme d’enfant. Je ne sais pas encore ce que je vais acheter. Un client devant moi commande des tranches de jambon. Et le boucher me tend la chute avec un sourire bienveillant. Je me sens comme une petite fille. Et je sais que Dieu me parle à travers ce geste d’amour.
Je comprends que je dois demander de l’aide. Je suis si fatiguée, épuisée, à bout de force. L’infirmière me fait une prise de sang, mais elle ne trouve pas mes veines. Elles se cachent. Elles se font toutes discrètes, comme la petite fille que j’étais. Elle vivait sans faire de bruit, sans faire de vagues, pour ne pas déranger. Le sang coule finalement, goutte à goutte, comme des larmes.
En sortant du centre médical, mes pas me conduisent à la boulangerie. J’ai faim. Je n’ai pas pris de petit-déjeuner avant la prise de sang. Je commande un croissant et dans un élan de générosité, la boulangère m’en offre un deuxième. Je la remercie et lui dit que je penserai à elle en le mangeant. Son visage s’illumine. Un petit moment de partage, comme un rayon de soleil dans ma journée qui vient sécher mes larmes et réchauffer mon coeur.
Le même jour, dans l’après-midi, je fais une rencontre inattendue et improbable au magasin de bricolage. Un ami de mes parents avec sa femme. Je le connais depuis que je suis enfant. Il habite en France maintenant. Je l’aime beaucoup. Il fait partie des rares personnes qui ne se sont pas détournées de ma maman quand elle a traversé son temps difficile. Un ami fidèle.
Nous échangeons quelques nouvelles et au moment de se dire au revoir, il me serre dans ses bras. Il me dit : « Nous t’aimons beaucoup »
Ainsi, Dieu vient parler à mon âme d’enfant. Il veut apporter paix et sécurité à la petite fille que j’abrite en moi. C’est elle, en fait, qui a besoin d’aide.
Pour elle, je me rends chez un thérapeute. Ensemble nous déconstruisons les protections que j’avais érigées comme des échafaudages autour de ma maison et nous découvrons les brèches que Dieu lui-même vient réparer une à une. Grâce parfaite, bonté infinie, fidélité sans limite … l’amour de Dieu vient affermir mon cœur.
Le vent du nord souffle encore. Glacial et impétueux. Mais le feu brûle de nouveau dans ma cheminée et les brèches se réparent petit à petit. Il fait déjà moins froid dans ma maison.
Ce soir je dors paisiblement blotties dans mes draps propres, le petit lapin serré dans mes bras.
Et pour Jaïrus, à qui on vient dire que sa fille est morte, Jésus prononce ces paroles d’espérance : « Ne crains pas, crois seulement ! » Je sais qu’il viendra aussi relever ma fille pour qu’elle vive.
Je me couche et aussitôt je m’endors en paix, car c’est toi seul, Éternel, qui me donnes la sécurité dans ma demeure. Psaumes 4:9
Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous protégera du malin. 2 Thess. 3:3
Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. A lui soit la puissance aux siècles des siècles ! Amen ! 1 Pierre 5:10-11
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