Petits cailloux blancs

"Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ." Ephésiens 4:32

Hello amie,

Certainement, tu connais le conte du petit Poucet qui, abandonné par ses parents dans la forêt, a retrouvé le chemin vers sa maison, laissant tomber derrière lui des petits cailloux blancs. Dans tous les contes, il y a une part de vérité, je suppose. Une vérité que l’on enrobe dans un voile de récits merveilleux, pour qu’elle soit plus douce à raconter.

Je connais encore une autre histoire de petit caillou blanc. Elle commence un peu comme celle du petit Poucet : « Il était une fois une toute petite fille, abandonnée dans une forêt sombre et profonde. Les grands arbres, tout autour d’elle, cachaient la lumière du soleil et jetaient sur elle des ombres menaçantes.

La forêt était si vaste et si dense que la petite fille ne pouvait pas en sortir, elle ne pouvait pas appeler à l’aide, personne ne l’entendait. Alors, elle est restée dans cet endroit angoissant, enfermée dans le silence, s’habituant à vivre dans une obscurité pesante.

Pourtant, depuis toujours, tout au fond d’elle, elle savait que, derrière les arbres, brillait le soleil. Elle le savait, parce que parfois, un faible rayon de lumière transperçait les cimes épaisses et venait éclairer les petites anémones blanches dont elle portait le joli nom. Elle le savait, parce que, quand soufflait le vent, les feuilles scintillaient au-dessus d’elle, dans un vert clair et étincelant. Elle le savait parce que, même dans cette forêt obscure, les jours étaient moins sombres que les nuits.

Et elle le savait aussi, parce que, le jour où elle s’était retrouvée dans la grande forêt, toute seule, abandonnée sur le sol froid et humide, au milieu des feuilles mortes, le soleil lui-même était venu déposer, dans la poche de son tablier, un petit caillou blanc.

Ainsi, jour après jour, le petit caillou au fond de sa poche, elle marchait à la rencontre du soleil. Et quand, fatiguée d’avoir beaucoup marché, elle s’endormait dans une petite clairière, celui-ci venait la caresser de sa douce chaleur, comme dans un rêve.

Et puis, le temps arriva où le soleil levant vint d’en haut, pour l’éclairer, elle qui était assise dans l’ombre de la mort, pour diriger ses pas dans le chemin de la paix. (Luc 1:78-79) De ses paroles de tendresse, il vint la consoler, de ses paroles de grâce, il vint l’entourer, de ses paroles de justice, il vint la relever. Il vint, comme une lampe à ses pieds, une lumière sur son sentier, pour l’accompagner sur le chemin vers sa maison, sur le chemin du pardon. (Psaumes 119:105)

Un matin, elle s’était réveillée, submergée par une grande tristesse, pesant, comme une brume épaisse, sur son corps recroquevillé. Le chagrin oppressait son cœur, la douleur étreignait ses entrailles. Qu’avait-elle fait pour être ainsi délaissée ? Mais le soleil, qui depuis le début avait entendu chacun de ses cris, chacun de ses soupirs, chacune de ses prières, s’approcha, en personne, pour l’envelopper de ses doux rayons et apaiser son chagrin, comme une mère berce son enfant.

Puis il lui montra, dans un halo de lumière, une biche blessée qui se cachait derrière les fourrés. La petite fille tendit la main vers elle, mais la pauvre bête apeurée n’osa pas s’approcher. C’est alors que son petit faon s’avança, à sa place, pour se laisser caresser. Et dans ses yeux, la petite fille vit la grâce infinie de Dieu.

Elle comprit que, parfois, notre misère est si grande que l’on ne peut pas s’approcher ; parfois, notre culpabilité est si lourde, que l’on n’a pas la force, ni de demander le pardon, ni de le recevoir. Mais Dieu vient faire, à notre place, les pas que nous ne pouvons pas faire.

Des larmes douces et chaudes se mirent à couler sur les joues de la petite fille et, par la grâce de Dieu, dans un acte d’obéissance, serrant fort le petit caillou blanc dans sa main, elle pardonna.

Arrivée devant la porte de sa maison, elle s’arrêta. Elle sortit le petit caillou blanc de la poche de son tablier, le glissa dans une enveloppe et le déposa dans la boîte aux lettres. Puis, elle attendit.

Elle attendit que la personne dans la maison trouve son enveloppe, elle attendit qu’elle soit prête à recevoir son pardon, elle attendit qu’elle dépose, à son tour, le petit caillou blanc dans la boîte aux lettres, pour elle … en signe de réconciliation. »

Chacun doit écrire sa propre histoire, et je ne peux pas écrire la tienne, mais aujourd’hui, dans mon petit cahier de prières, j’ai collé un petit caillou blanc. Je l’ai trouvé ce matin, dans ma boîte aux lettres, avec ce petit mot : « Je te demande pardon ».

Je n’ai plus entendu parler de la petite fille de la grande forêt. Elle a trouvé la paix et vit heureuse, avec ses enfants, qu’elle peut désormais prendre dans ses bras, sans qu’aucune ombre menaçante ne plane, ni sur elle, ni sur eux.

“Eternel ! …

… j’ai l’âme calme et tranquille,

Comme un enfant sevré qui est auprès de sa mère ;

J’ai l’âme comme un enfant sevré.

Israël, mets ton espoir en l’Eternel,

Dès maintenant et à jamais.”

Psaume 131:2-3

“Réjouissez-vous avec Jérusalem …

Afin que vous soyez nourris et rassasiés

Du lait de ses consolations …

… je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve,

… Et vous serez allaités ;

Vous serez portés sur les bras,

Et caressés sur les genoux …

… je vous consolerai ;

Vous serez consolés dans Jérusalem.”

Esaïe 66:10-13

 

 

Sylvie Scheidegger
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