Chère lectrice,
Est-ce que toi aussi tu peines à t’y retrouver avec les multiples mots de passe dont tu as besoin pour te connecter à l’extravagante quantité de portails virtuels sur le net ? Dernièrement encore j’ai dû réinitialiser un mot de passe parce que je ne savais plus quel était l’original… Il nous faut le bon code pour pouvoir « passer » : sans cela, nous nous retrouvons bloquées, empêchées d’aller de l’avant.
Il existe des mots qui déverrouillent des portes et nous permettent de «passer », des mots qui sont pareils à des clés. Certains, nous les appelons parfois «mots magiques», comme «s’il te plaît» ou «merci». Combien n’est-il pas plus facile de s’exécuter lorsqu’une demande est accompagnée d’un «s’il te plaît» ! On ne se sent pas contrainte d’agir, mais libre de choisir. Cette liberté fait toute la différence. Similairement, un «merci» gratifie le cœur d’un sentiment doux et donnant l’envie de faire plaisir à nouveau. Ce sont des mots simples mais puissants, des mots qui encouragent à bien faire ou à continuer de le faire.
Il y a deux semaines, Sylvie nous parlait de ces mots «qui ont comme les clés de notre esprit et de notre âme», qui «ouvrent les portes de notre compréhension et parlent à notre cœur». Ces mots agissent sur nous, nous éclairent et ont un pouvoir salvateur. Ceux dont je désire te parler aujourd’hui agissent sur autrui et semblent «magiques» parce qu’ils peuvent tout à coup laisser apparaître une voie là où initialement il y avait un mur.
L’exemple biblique qui m’a inspiré cette réflexion est celui de Jésus retrouvant Pierre après sa crucifixion (Jean 21). Le Nouveau Testament nous donne une image de Pierre comme étant celle d’un disciple engagé, téméraire et impulsif : il a confiance en Jésus, est déterminé à le suivre et semble plein d’assurance. Le douloureux moment de l’arrestation de Jésus et de son procès, cette nuit pendant laquelle il renie son Maître trois fois de suite, est destructeur. Il avait pourtant affirmé avec aplomb, peu avant, que jamais une telle chose ne pourrait se produire ! Toutes ses convictions se sont donc effondrées à ce moment-là.
Jésus ne l’abandonne cependant pas : il ne rend pas la pareille. Lorsqu’il revient à la vie et retrouve ses disciples avant de repartir définitivement quarante jours plus tard, il s’assure que Pierre redevienne cette pierre sur laquelle il bâtit son Eglise (voir Matthieu 16:18). Il accomplit ce miracle avec une formule «magique» qu’il répétera trois fois, comme autant de fois que Pierre l’a renié, comme les trois «verrous» qui ont condamné le disciple, conséquences de sa faute.
Jean relate l’événement ainsi :
Après le repas, Jésus demande à Simon-Pierre : «Simon, fils de Jean, est-ce que tu as plus d’amour pour moi que ceux-ci ?» Pierre lui répond : «Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime.» Jésus lui dit : «Prends soin de mes agneaux.» (Jean 21:15, PDV)
Avec cette question, Jésus rappelle-t-il subtilement ces rivalités qui avaient parfois cours entre les disciples qui voulaient se distinguer, être meilleurs que les autres ? Est-ce une façon de tester Pierre dans ses réactions ? Pierre ne cherche plus à prouver quoi que ce soit, ni à se comparer aux autres. Il se fait tout petit devant Jésus. Pierre est écrasé sous le poids de la honte, un sentiment qui pousse l’homme à vouloir se cacher, disparaître. Pierre voudrait certainement se faire oublier, mais Jésus ne l’évince pas : au contraire, il le considère et l’estime malgré tout, il vient le ramener à lui, sur le chemin. CLAC. Un premier verrou saute. Où est la honte ?
Jésus répète ensuite sa question : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m’aimes ? » (Jean 21:16, PDV). Pierre est sur la défensive, puisqu’il ne se sent plus totalement en confiance : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime », dit-il (italiques ajoutées). Le péché nuit à l’homme en nourrissant son cœur de sentiments comme la haine et la méfiance. Pierre est soupçonneux : sachant l’omniscience de son Maître, il ne comprend pas pourquoi ce dernier l’interroge de la sorte. Jésus ne se laisse nullement perturber par l’attitude de Pierre. Il lui confie une mission, il lui rappelle qu’il a confiance en lui : «Prends soin de mes moutons». CLAC. Un deuxième verrou saute. Où est l’hostilité ?
Jésus pose une troisième fois la question et Pierre est attristé (Jean 21:17). La culpabilité fait mal : le disciple se sait en tort, entend Jésus douter de son attachement et de sa fidélité. Il constate les dégâts de sa faute. Il paraît avoir perdu Jésus et la douleur le broie de l’intérieur. Il n’y a rien qu’il puisse faire pour le convaincre de son amour, n’est-ce pas ? Être coupable, c’est se retrouver enchaîné, immobilisé. Impuissant. Evidemment, Jésus voit les choses différemment : par trois injonctions successives, répondant à la déclaration d’amour de Pierre affirmée trois fois de suite, il le met en action : « Nourris mes brebis » (Segond 21). Jésus ne le condamne aucunement. CLAC. Un troisième verrou saute. Où est la culpabilité ?
Les paroles de Jésus délivrent Pierre de la honte, de l’hostilité et de la culpabilité. Il n’y a nulle sorcellerie dans cette formule magique qui fait sauter ces trois verrous comme par enchantement : c’est l’œuvre en puissance d’un cœur pur empli d’un amour incommensurable qui accorde le pardon sans distinction.
Pierre, à son insu, a donné à Jésus le bon mot de passe : son « je t’aime ». Il a pu dès lors avancer et répondre à l’invitation de son Maître lui disant «Suis-moi» (Jean 21:19).
Mesures-tu le pouvoir de tes mots à l’égard de Dieu et des autres ? Je t’encourage à considérer la Parole comme un trousseau dont les clés peuvent ouvrir des portes, faire sauter des verrous et redonner la vie!
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